mardi 7 septembre 2010

Lavage de la Madeleine

Agenda
mardi 14 septembre 2010 à 17h15
dimanche 19 septembre de 13h00 à 16h00
7e Messe do “Rosario dos Pretos” Paris (“Rosaire des Noirs” Bahia) - 9e Lavage de la Madeleine 2010



14/09/10 (mardi)

17h15
Messe “do Rosaire des Noirs”
Église de la Madeleine
Place de la Madeleine - 75008 Paris

20h00
‘Ça ra va (Saravá) Axé Bahia’
Nuit dédiée à l'état de Bahia (plats typiques)
Plaza Madeleine
8, bd. de la Madeleine - 75008 Paris
Historique
Le Lavage des Marches de l'Église Nosso Senhor do Bonfim (Notre Seigneur de la Bonne Fin)


On ne peut parler du « Lavage de la Madeleine » sans mentionner le « Lavagem do Bonfim » (lavage des marches de l’Église de Nosso Senhor do Bonfim) et rappeler les origines de cette immense fête œcuménique.

En 1745, Teodósio Rodrigues de Farias, officier de l'Armada Portugaise, apporta de Lisbonne une statue du Christ qui fut transportée en grande pompe jusqu'à l'Église de la Penha, à Itapagipe.

En juillet 1754, accompagnée d'une immense procession, elle fut transférée dans l'Église de la Colline Sacrée, à laquelle elle était destinée. Suite à son pouvoir de réaliser des miracles, cette statue du Christ, alors nommé le « Senhor do Bonfim », devint un objet de dévotion populaire et le but de pèlerinages mystiques et syncrétiques. Une série de superstitions et d'éléments profanes vinrent alors se greffer sur ce culte.

Depuis, le lavage festif des marches menant à l'Église do Bonfim a lieu tous les ans. Il commence le matin, devant l'Église Nossa Senhora da Conceição da Praia (Notre Dame de la Conception de la Plage), par le départ d'une procession qui parcourent les 8 Kms qui la séparent de l'Église de Nosso Senhor do Bonfim. Un cortège haut en couleur dans lequel chars allégoriques, bicyclettes, groupes de percussionnistes, capoeiristes, charrettes à cheval, quidams montés à dos d'âne et travestis, se mêlent à une foule tout de blanc vêtu et aux bahianaises en tenue traditionnelle, des fleurs sur le bras et portant sur l'épaule leurs amphores remplies d'eau parfumée à la fleur, d'oranger, au basilic et à la lavande, soigneusement concoctées par les « Mères des Saints » (« Mãe de Santo », prêtresse du culte afro-brésilien).

Le point fort de la cérémonie est le lavage des marches par environ 200 bahianaises qui vont alors déverser l'eau parfumée sur les marches de l'église et sur son parvis, accompagnées de battements de mains, de percussions et de chants issus de la religion catholique et de la religion africaine. À la fin de la cérémonie religieuse la fête continue sur la place du Bonfim sur laquelle ont été installées des baraques abritant des musiciens et où les participants vont déguster des plats typique, (feijoada, maniçoba, sarapatel ou acarajé), et vont danser jusqu'à tard dans la nuit. Parallèlement de nombreux bals, concerts et évènements artistiques sont organisés aux quatre coins de la ville.

Ce cortège réunit annuellement des milliers de fidèles qui viennent se purifier corps et âme grâces aux aspersions d'eaux parfumées. En faisant profession de foi au Seigneur du Bonfim (« Senhor do Bonfim ») qui correspond dans le Candomblé et dans l'Umbanda (cultes afro-brésiliennes), à Oxalá (une entité, la plus importante liée à la création du monde et à la pureté), le lavage des marches créé une harmonie entre les différentes religions et représente un élément extrêmement important pour les Bahianais (Baianos, habitants de Bahia), chez qui la religion catholique et les rites afro-brésiliens sont très mêlés.

Un mélange des religions qui prend ses racines à l'époque où les portugais obligeaient leurs esclaves à nettoyer et à orner l'église avec les fidèles pour la neuvaine consacré à Nosso Senhor do Bonfim. Les esclaves alors, interdits de pratiquer leur propre religion, ont peu à peu assimilé les saints catholiques aux entités du Candomblé. A partir des années 60, face à la multitude de participants et pour des raisons de sécurité, le lavage de l'église fut limité à celui de ses marches et de son parvis.

Cette fête mêlant non seulement différentes religions mais aussi le profane et le sacré est extrêmement importante pour la population bahianaise pour qui elle représente un élément fédérateur. Elle réunit d'une part les fidèles qui y participent par tradition, poussés par la foi pour payer une promesse ou en toute confraternité avec ceux qui sont seulement désireux de faire la fête, de danser et de déguster quelques bières bien glacées.





Le Lavage des Marches de la Madeleine à Paris

Le Lavage des Marches de l'Église la Madeleine à Paris est né grâce à un projet de Robertinho Chaves, un artiste bahianais, issu de la ville de Santo Amaro da Purificação qui rêvait d'importer cette tradition afro-bahianaise dans les rues de Paris.

Le rêve de Robertinho se concrétisa en juin 1998, lorsqu'il réalisa le lavage sur les marches de l'Église du Sacré Cœur à Paris, le premier en dehors du Brésil. La réalisation de cet évènement sur la butte Montmartre présentant un certain nombre de difficultés, Robertinho partit à la recherche d'une autre église pour donner suite à son projet et obtint alors l'autorisation de la paroisse de la Madeleine. Le premier Lavage des Marches de la Madeleine eut lieu le 23 de juin de 2002 et est devenu depuis un évènement annuel qui, chaque année, prend un peu plus d'ampleur et s'est transformé en une Semaine Culturelle dont le but est de divulguer les rites et la culture brésilienne.

Une semaine culturelle qui débute par la Messe do Rosario Preto, depuis 2004, une messe Afro-Brésilienne qui a lieu à l'Église de la Madeleine et est clôturée le dimanche par le grand défilé entre la Bourse et la Madeleine avec le Lavage des Marches. Le cortège composé d'un char allégorique (ou plusieurs) animé par Robertinho Chaves (e autres artistes) et transportant un groupe de musiciens venus spécialement de Bahia, des groupes de Bahianaises, de danseuses de Maracatu, de « capoeiristes » et de nombreux groupes de percussionnistes traverse Paris suivi par la foule tout de blanc vêtu. Le défilé se termine devant l'Église de la Madeleine où a lieu le Lavage des Marches par les bahianaises, dirigés par le « Pai de Santo », venu de Bahia.

Cette grande manifestation culturelle a vu le jour grâce à la création de l'Association Viva Madeleine qui compte avec la collaboration de Jean-Alain Guieu, Président, Roberto Chaves (Vice-président), Adilson Rodriguez (Secrétaire), qui en assurent l'organisation depuis sa création, avec l’aide de nombreux bénévoles. De grands artistes bahianais comme Margareth Menezes, Preta Gil, J. Velloso, entre autres, ont déjà participé au Lavage de la Madeleine, à Paris.



Extrait d’une interview (2007) avec Jovani de Miranda (Coordinateur du Lavage et Directeur Artistique de la Messe, qui ouvre la programmation de chaque Lavage, depuis 2004)



Dans une tradition de longue date, la communauté brésilienne à défilé de la Place de la Bourse, jusqu’à l’Église de la Madeleine, où par la sixième année consécutive, à procédé au rituel du lavage des escaliers de l’église. « Ce rituel, avec plus de 250 années, quand le deuxième jeudi du mois de janvier, se lavent les escaliers de l’Église de Notre Seigneur de la Bonne Fin, à Salvador de Bahia, au Brésil », à expliqué Jovani de Miranda au ‘LusoJornal’, un de coordinateurs de l’événement.

La cérémonie « dévidement autorisé par l’Archevêché de Paris », fait cohabiter en harmonie rituel du Candomblé (*) avec religion catholique. « Nous avons fait venir un prêtre (Pai-de-Santo) do Candomblé, qui vient tous les années et qui intervient surtout pour la cérémonie de purification (la salutation aux « Orixas », divinités africaines, l’ouverture du cortège à la Bourse et le lavage à la Madeleine), à commenté Jovani de Miranda. « Je ne sais pas si cette cérémonie approche les religions, mais c’est certain qu’elle approche les hommes », à dit le Père Ponsard, de l’Église de la Madeleine, à notre journal, encore avec la tête mouillée après la cérémonie de purification (du lavage des marches). Quelques moments avant le « Notre Père » à été prié en français, portugais et Yoruba, devant plus de 1 500 personnes que se sont regroupées devant l’église, essentiellement brésiliens, mais aussi français, portugais (et touristes de toutes nationalités).

La première manifestation de ce genre à avoir lieu à Paris (et dans le monde, en dehors du Brésil), a eu lieu à la Basilique du Sacré Cœur, en 1998, mais à l’initiative du chanteur Roberto Chaves (dit Robertinho), un nouveau ‘lavage’ à eu lieu à l’Église de la Madeleine, en gardant les rites afro-catholiques dans une fête païenne pleine de croyance. Et comme il se doit, en matière de fête brésilienne, beaucoup d’allégresse, musique et danse. « Je suis désolé que cette année n’as pas eu de Capoeira » (cette année la, sur le parvis de l’église ; mais il a eu pendant le cortège), nous à confié l’ex-Curé de la Madeleine, le Père Berson (le premier à avoir accepté le projet du Lavage, en 2002, ainsi que la Messe, en 2004), qui est venu porter de « l’aide » à son successeur, le Père Ponsard. Mais la fête été animé et a continué plus tard que prévu, en dehors de l’enceinte de l’église, avec l’intervention de plusieurs chanteuses et chanteurs.

■ LusoJornal - Carlos Pereira

(*) Candomblé - Le Candomblé est une des religions Afro-Brésiliennes pratiquées principalement au Brésil. Malgré son confinement historique à la population d’esclaves, interdit par l’Église Catholique, et même criminalisé par certains gouvernements, le Candomblé a prospéré pendant quatre siècles, et a eu une expansion considérable depuis la fin de l’esclavage, en 1888 (le 13 mai, Jour de la Conscience Noir). Aujourd’hui est une des religions principales établies, avec adeptes de toutes les classes sociales et dizaines de milliers de temples. En statistique récente, environ 3 millions de brésiliens (1,5 % de la population total) déclarent le Candomblé en tant que religion voué.

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